Ploufletter by Our Millennials Today

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Houston, we have a problem

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Houston, we have a problem

Rétablir la communication quand nos envies ou décisions vont à l’encontre des projections familiales 🤿

Dec 30, 2022
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Cette édition navigue dans les eaux tumultueuses des relations familiales à l’aube du devenir adulte. Comment les projections parentales peuvent-elles influencer un parcours ? Et comment exprimer ses questionnements et/ou gérer la communication auprès de ses proches lorsque notre trajectoire s’éloigne de celles-ci ?


La Plouf-letter Our Millennials Today est un espace où l'on parle orientation et quête de sens sur fond de sociologie et mauvais jeux de mots. Athlète confirmé·e ou newbie en brassards, bienvenue 🎣

Tu verras, ici on évoque beaucoup le monde de la natation pour faire référence au fait de se lancer « dans le grand bain » à l’âge adulte. La piscine, c’est le monde – du travail le plus souvent. Le couloir de nage, c’est la voie que l’on choisit. Les différentes techniques de nages, les paliers que l’on passe. Enfin, les nageur·ses sur la planche ou dans le bassin, ce sont les personnes qui, comme toi et moi, sont en quête de sens. Si besoin, tu peux consulter ce lexique natatoire ! Bonne séance 🐋


🐟 avant le plongeon

Coucou toi ! J’espère que ton année d’entraînement s'achève avec autant de fun que la prochaine saison t’apportera. Ici tout flotte, en partie parce que le réchauffement climatique a permis de reprendre les séances en eaux libres – une « joie » !

Tu t'en doutes, si je t’écris aujourd’hui, ce n’est pas pour te faire un review des meilleures combinaisons hivernales. Non. Aujourd’hui je te propose de parler d’un sujet un peu touchy en période de fêtes : les relations familiales. Fondation de notre parcours de nage, la sphère familiale peut s’avérer être autant porteuse que source de préoccupations. De fait, l'un des grands défis que l'on peut rencontrer en tant que nageur·se adulte est de trouver le juste équilibre entre les aspirations de nos parents et nos propres ambitions.

Et, tout comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, ces relations peuvent parfois s’avérer tumultueuses et difficile à aborder ; notamment lorsque l’on dérive hors de la trajectoire balisée.

Au fur et à mesure de mes rencontres en bord de bassin, je me suis rendue compte que, si les parents commencent par occuper un rôle essentiel dans notre éducation, celui-ci décline avec le temps de manière proportionnellement inverse à l’importance des décisions que l’on prend dans notre vie de nageur·se.

« Je ne parle pas vraiment avec ma famille de ces sujets » Marine

« Ça m’épuise de leur en parler » Sacha

« Mes parent ont beau être dans l’éducation nationale, on n'a jamais vraiment parlé de mon cas individuel » Jana – Au bord du bassin

Dans cette édition, je t’invite donc à plonger à mes côtés dans les limbes des projections familiales et d’explorer ensemble des solutions te permettant d’aborder ces sujets avec tes proches.

Fasten your bouée, we’re about to take off 🏊‍♀️

Quand on demande à ma famille comment se construit mon projet pro

👋 On recrute des nouveaux nageur·ses. Tu veux rejoindre la team ? c’est juste ici 👇


🤿 pédiluve

cette plouf-letter est-elle faite pour toi ?

🤚Pour faire cet exercice, il te faudra lever huit doigts. You’re good to read. Pour chaque affirmation dans laquelle tu te reconnais, abaisse un doigt.

  1. Tu as déjà suivi des cours de nage

  2. Tu as des parents

  3. On t’a déjà posé la question « alors, ce CDI / stage / alternance ? » sans que tu saches comment parler de ton rendu de peignoir prochain (aka ta démission)

  4. Ta famille te demande constamment si tu as bien envoyé ton CV dans l’entreprise x ou y – qui te terrifie ?

  5. La comparaison de ta trajectoire de nage avec celle de ton adelphie ou de tes ami·es est un sujet récurrent

  6. On te demande régulièrement « où en est ton hobby ? » depuis que tu as annoncé vouloir t’orienter dans la cuisine en sortie de master

  7. Tu es parent

  8. La phrase « c’est une phase, tu es jeune, c’est normal » revient plus que de raison lorsque tu exprimes à ton entourage tes ambitions de nageur·se professionnel·le

Si tu as répondu « oui » à au moins deux questions, ajuste ton masque de plongée, cette édition va te parler !


🦑 parole au parent

Que se dit-il de l’autre côté de la perche ?

Cette fois, avant de me tourner vers les nageur·ses de la communauté, je suis allée poser ma serviette à côté de celle d’un parent, pour mieux comprendre comment on conçoit l’orientation à l’autre bout de la perche.

C’est donc par un après-midi pluvieux de novembre que je me déplace chez Julie pour boire un thé devant nos micros afin de parler carrière et parentalité. Au moment où nous échangeons, Julie est à la fois mère de deux jeunes adultes préparant leur avenir de nageur·ses, et en transit entre deux bassins – elle quitte le salariat pour s’élancer dans l’entrepreneuriat.

Aujourd’hui, elle se situe à la confluence des préoccupations du jour. De fait, Julie s’adresse à moi en tant que parent, mais aussi en tant qu’adulte en transition devant partager avec son entourage proche son virage professionnel en cours.

« Les parents sont souvent des gens inquiets » me glisse-t-elle en guise d’introduction avant d’évoquer le besoin parental de savoir ses enfants en sécurité. Cette préoccupation peut influencer l’éducation prodiguée à son enfant pour lui assurer un plongeon sans (trop de) vagues dans le grand bain.

Car, après tout, être parent, c'est investir du temps, de l'argent, de l’énergie et de l’émotion dans son/ses enfant·s. Tous ces éléments expliquent pourquoi celleux-ci projettent alors un certain type d’avenir ou de carrière dans le bassin pour le/la jeune espoir qu’iels ont élevé. C’est de cela que naît un panel de projections et d’attentes, issues d’un mélange entre expériences personnelles, envies non-réalisées et conception personnelle de la réussite.

Julie m’explique ainsi être passée d’une définition de la réussite orientée sur l’extérieur – en ayant « le retour d’autres : les profs, les parents, la société » – à celle actuelle où « ce qui est important [pour moi] dans la réussite, c'est de m'épanouir et de trouver un meilleur équilibre pro-perso ». Ce besoin d’auto-réalisation est aussi perceptible dans son propre virage dans le bassin puisque notre Lifeguard passe d’un poste dans un grand groupe à une profession plus créative. Il se traduit également dans l’éducation qu’elle prodigue à ses enfants, davantage concentrée sur leur épanouissement.

Que ce soit par le coaching, l’art ou l’entretien de la curiosité, Julie entend aider ses jeunes nageur·ses à développer leur sens créatif.

« Si mes enfants sont créatifs mais réalistes et travailleurs, moi, franchement, j’aurais tout réussi […] » Julie, Lifeguard

Une envie cependant contrebalancée par une certaine inquiétude de sa part concernant de possibles velléités professionnelles de ses enfants dans ce même domaine créatif.

« C’est pas du tout simple à gérer parce que là je reprends ma casquette de parent avec la peur et la carrière artistique égal potentiellement précarité, difficultés financières etc.

C’est compliqué à gérer parce qu’on a envie que nos enfants aient la meilleure vie possible et la vie la plus safe entre guillemets. » Julie, Lifeguard

Cette inquiétude exprimée par Julie fait écho à mon précédent échange avec Chiguecky et Thu-An. Celles-ci m’y parlaient de l’impact qu’avait eu l’héritage migratoire familial sur leur trajectoire de nage.

« Il fallait mieux faire que les parents. Et mieux que les parents c’était forcément en faisant de grandes études et être devenant avocat ou médecin » Chiguecky – Au bord du bassin

« Quand j’étais petite je voulais être médecin, pédiatre plus exactement. Et jusqu’à mes dix ans toute ma famille disait « elle va devenir la médecin de la famille ». J’ai eu cette injonction pendant très longtemps. Je pense qu’il y a aussi ce truc dans ma famille que pour réussir il faut être médecin, ingénieur, avocat etc. il y a certains métiers qui font que tu réussis ou pas dans la vie [..]. » Thu-An – Au bord du bassin

De même, poussée à l’extrême, cette projection parentale – transformée en pression à réussir – peut paralyser. C’est ce que m’a confié Marine, 27 ans, nageuse et commerciale en quête de sens après un master en école de commerce.

« Mon père me tanne « bah alors t’as toujours pas évolué, tu vas pas rester à faire ce sous-métier mal payé, je comprend pas t’as fait des grandes études t’as rien à faire là ».

Ça me touche parce que au fond de moi j’ai vraiment intégré ça : le vouloir s’élever socialement » Marine

👋 À noter que selon le milieu socio-professionnel, les attentes concernant les performances natatoires de son enfant ne se matérialisent pas de la même manière. Les attentes relatives à la réalisation de soi sont souvent l’apanage des nageur·ses issu·es de classes sociales plus élevées (cf. la pyramide Maslow👇)


🔮 le fil de pêche est coupé, que faire ? - communiquer lorsqu’on est en rupture avec les projections familiales

Au fur et à mesure qu’avance notre conversation, s’entend dans les propos de Julie une peur sous-jacente : que ses enfants ne soient pas aussi assidu·es dans leurs aspirations créatives qu’elle l’entend.

Comment tu penses que tu réagirais si un de tes enfants venait te voir en te disant qu’il ou elle se pose plein de questions et que la voie pour l’instant empruntée ne semble peut-être plus être celle qui lui convient ?
Je pense que je lui dirai que c’est cool qu’il s’en rende compte maintenant. Je pense. Mais. Il y a toujours un mais. Là où je commencerais à flipper, c’est si je suis face à un enfant zappeur qui à la première difficulté s’arrête, si je sens qu’il abandonne quelque chose parce que le niveau est trop élevé, qu’il ne se met pas les moyens de ses ambitions, là ça me ferait flipper.

En revanche si je sens qu’il a essayé, qu’il a bossé, qu’il s'est mis dedans, qu’il s’est donné les moyens et que ce n’est pas ça qui bloque, c’est l’envie, là je suis prête à l’entendre et je préfère qu’il le fasse là plutôt qu’il fasse un burnout à quarante ans ou qu’il soit pas heureux et qu’il ait besoin de faire une reconversion plus tard » Julie, Lifeguard

Pour pousser plus loin l’hypothèse d’une dissidence double dans le bassin (sociale et familiale), je lui ai donc posé LA question : comment faire si l’on n’arrive pas (ou plus) à communiquer sur ses aspirations ou que l’on entre en rupture avec le modèle familial ?

Selon Julie, la communication peut se rétablir en trois temps :

  1. Faire le point sur ses besoins et ses envies futures en termes de développement natatoire pour clarifier son parcours de nage

  2. Identifier ses zones de doute – potentielles sources d’interrogation parentales

  3. Préparer en amont son discours avec des éléments de réassurance à présenter à son entourage pour combler ce besoin de sécurité. Cela peut passer par une inscription à un stage technique, des essais en eaux libre pour tester ton idée, bref, de quoi rendre tangible ton virage

  4. Le tout en gardant confiance en soi et ses capacités à amorcer un virage dans le grand bain

Sans oublier que

« Ce qui me paraît important, c’est de faire le tri dans les réponses que l’on aura. Pourquoi les parents répondent ça ? Parce qu’ils veulent le mieux pour nous, mais parfois c’est aussi guidé par un peu les craintes sur la suite » Julie, Lifeguard


🐙 bien prendre son virage, ça s’apprend - la courbe du changement

Pour Elisabeth Kubler Ross, changer est un processus qui peut se matérialiser en cinq étapes. Aujourd’hui on l’utilise surtout pour parler de la manière dont on vit en interne ces transitions, mais cette courbe a été d'abord pensée pour parler de deuil.

👋 Il arrive que l’on évoque 7 étapes plutôt que cinq. Je les ai mises entre parenthèses car celles-ci me semblaient intéressantes à identifier dans le cadre des relations affectives / familiales)

(Le choc et la stupéfaction. Comme devant méduse, cette première étape fige et nous stoppe en pleine trajectoire de nage. Concernant un potentiel virage dans le bassin, cela peut correspondre au moment de l’annonce)

  1. Déni : à cette étape, le·la nageur·se concerné·e essaie de nier l'existence de l'événement douloureux et se sent incapable d'accepter la réalité. Appliqué à l’orientation, cela peut correspondre à un moment où la famille continue à agir comme si l’on nage toujours dans la même direction et/ou que tout allait « revenir en ordre »

    (La douleur : À cette étape, on subit la transition de son enfant, on s’apprête à entrer dans des tourbillons émotionnels)

  2. Colère : « tu fais cela pour nous provoquer / énerver ». dans ce cas les sentiments de colère peuvent être dirigés vers l’extérieur – potentiellement, le·la nageur·se – ou vers le parent lui/elle-même

  3. Négociation : À ce stade, la personne concernée cherche des solutions qui pourraient changer la situation et/ou se demande comment celle-ci aurait pu être évitée ou atténuée. Dans le cadre de l’orientation, cela peut se matérialiser par la remise en question de l’éducation prodiguée, ou des valeurs transmises – et ce d’autant plus si l’on est le·la seul·e à bifurquer dans son entourage

  4. Dépression : Cette avant-dernière étape est la quintessence même de l'expression « il faut toucher le fond [de la piscine] pour remonter ». La dépression arrive lorsque l’on prend pleine conscience de la situation et de ses implications. Appliquées à l'orientation, on peut lier cela à la vague de panique / inquiétude parfois ressentie par l’entourage proche « mais comment vas-tu faire ? »

  5. Acceptation & Espoir : Cette dernière étape sonne le glas du processus ou, du moins, de la traversée du désert puisqu’ici cela signifie que l’on a accepté le changement et la nouvelle situation. Appliqué au cas d’un changement d’orientation, cela correspond à l’acceptation parentale de la nouvelle ligne de nage

Pourrais-tu identifier à quelle étape de la courbe en sont tes proches ? Peut-être que cela t'aidera à remettre en perspective leur état d’esprit et à attendre que de l'eau passe sous les ponts (jsp qu’il n’y a pas trop de ponts dans ta ville).

Note toutefois que ce processus – comme toute évolution – prend plus ou moins de temps. Cela dépend de plusieurs critères allant de la personnalité des nageur·ses à leur disponibilité actuelle à recevoir de nouvelles informations. Le processus peut donc prendre quelques jours, quelques mois à quelques années, voire, toute une vie. Dans ce dernier cas, à toi de mesurer à quel point l’aval parental t’est nécessaire pour flotter sereinement.


🐡 se lancer dans une carrière solo ou en équipe, l’éternel dilemme - est-il important de rester en contact avec sa famille ?

Après le fameux adage « you only live once », on pourrait ajouter « you only have one family » (YOHOF). Certes. Mais, à toi de voir dans quelles mesures maintenir ces liens importe pour toi et/ou affecte ta trajectoire. Pour ce faire, tu peux te poser les questions suivantes :

  • Quelle valeur donnes-tu aux liens familiaux ?

  • Quel est ton système de soutien ? Si tu estimes que ta famille est hors de celui-ci, à toi d’identifier les personnes qui pourront faire office de filet de sécurité émotionnel

  • Quel rôle veux-tu que ta famille joue dans ta vie de nageur·se ? Souvent, lorsque l’on grandit, elle endosse un rôle de soutien d’abord financier, puis émotionnel, mais à toi de voir dans quelles mesures et quelles limites tu peux / veux établir avec elleux

Encore une fois, il n’y a pas de bonne réponse, à toi de voir ce qui te correspond le mieux.

Une fois n’est pas coutume, je suis partie à la rencontre de nageur·ses pour répondre à mes questions. Et le sujet des parents a pour avantage de faire couler beaucoup de salive. C'est dans ce cadre que j’ai recueilli les propos de Sacha, 25 ans, bouée autour de la taille en bord de sa piscine sudiste pour parler errance professionnelle, reconversion en sortie d'études et relation familiales.

« comment ta famille réagit-elle à tout cela ?

C'est un peu compliqué. J'ai toujours fait en sorte de me débrouiller pour financer mes études donc ne pourrais pas me prononcer en leur nom.

Ce qui est dur, c'est que depuis le bac je ne me suis pas vraiment fixé·e sur un truc. J'ai pas une carrière d'avocat·e ou autre chemin « tout tracé ». C'est toujours parti dans tous les sens et je pense que c'est ce qui est difficile pour mes proches. Iels n'arrivent pas à gérer ni à suivre le rythme.

Je suis en train de cheminer sur tout ça, mais je me dis qu'au bout d'un moment il faut arrêter de faire pour les autres, d'attendre leur approbation, qu'iels nous soutiennent. Je crois qu'il faut arrêter tout ça. On a souvent en tête que la famille doit te soutenir. Mais c'est pas la réalité pour beaucoup on a pas une famille super encourageante ou aimante. […] Il faut réussir à se défaire de cette famille et ne rien attendre de personne. C'est cool d'avoir ses ami·es, sa famille, mais il faut aussi savoir compter sur soi quand tu es en galère.

Et puis, il ne faut pas oublier que toutes ces personnes doivent aussi gérer leurs propres vies, leurs angoisses, surtout dans le contexte actuel » Sacha en bord de bassin

Quant à Julie, la réponse est parfois dans l’évitement ou la modération de ces discussions si celles-ci nous coûtent trop.

« Je pense que les parents sont pas la seule source, quand on a beaucoup de questions il faut s’ouvrir à beaucoup d’autres personnes avec qui il n’y aura pas ce rapport de crainte, de jugement, d’image – et ce dans les deux sens. Nous aussi on se met beaucoup de barrières vis-à-vis des parents parce qu’on ne veut pas les décevoir et c’est normal. Mais c’est essayer de trouver d’autres sources avec qui t’as pas ce rapport affectif […]. » Julie, Lifeguard

🤿 Si tu as envie / besoin de faire le point sur ton parcours de nage, fais un tour du côté de La Culbute, le programme d’introspection made in La piscine. Dedans, on te guide pas-à-pas pour poursuivre ta trajectoire en pleine conscience (que l’on parle d’une reconversion, d’un micro-changement dans ton environnement natatoire ou que tu souhaites poursuivre dans la direction initiale)


👀 so what ?

Pour conclure, je laisse le mic’ à Julie

« Il faut se dire que quand tu auras réussi à communiquer de manière à peu près sereine sur ces choses là, tu auras fait un bon de folie en termes de maturité. C’est aussi le sens de la vie, il faut se détacher de vouloir plaire à ses parents quelque part. C’est une sacrée bataille à mener mais forcément pour aller vers du mieux et de la maturité » Julie, Lifeguard

In fine, peut-être est-ce aussi cela le devenir adulte : faire le deuil de l’approbation parentale pour se recentrer sur ses propres besoins / envies avant d’apprendre à les exprimer à son entourage ? Bref, passer d’un projet à un sujet à part entière, maître·sse de sa trajectoire de nage. Sartre te dirait lui-même que 👇

« L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu'on a fait de nous.» Sartre dans Saint Genêt, comédien et martyr (1952), sur la notion du libre arbitre


🐠 quelques conseils pour se (re)lancer à l’eau et communiquer sur ses questionnements

Alors oui, c’est bien beau tout ça, mais comment faire pour (re)lancer la communication avec ton swimming crew familial ? Chill out, je te propose ici une liste de suggestions pour ce faire – avec une escale du côté de la CNV. Selon ta situation, tu peux donc :

👉 Partager des ressources mettant en avant des parcours de nageur·ses passé·es par les mêmes questionnements que toi et qui sont resté·es à flot (par exemple ce podcast). Et si tu connais des nageur·ses de ton entourage au parcours multiple qui acceptent de leur partager leur histoire, c’est encore mieux pour rassurer ta famille.

👉 À toi de réfléchir à ton besoin en amont de la conversation familiale. As-tu besoin d’écoute ? de soutien ? de retour ? Poser ton intention en amont permet aussi de définir des limites avec ton entourage et cadrer ton échange en accord avec ces besoins pour éviter « toute dérive »

👉 Utiliser la CNV pour que chacun·e puisse exprimer ses émotions et ses besoins en toute quiétude.

👉 Si échanger « en vrai » peut-être difficile puisqu’on ne sait pas si la personne en face possède la bande-passante nécessaire pour recueillir ton propos. Dans ce cas, je te suggère d’envoyer une lettre (ou un mail) pour que tes proches puissent le lire dans de bonnes conditions et revenir vers toi lorsqu’iels seront prêt·es à en discuter avec toi de manière moins impulsive

👉 Enfin, si tu sens que l’exercice s’avère aussi périlleux qu’un triple saut carpé, tu peux également faire le choix de te tourner vers un·e proche ou un·e professionnel·le afin d’avoir une personne modératrice de l’échange. Dans ce cas, la neutralité affective de cette personne peut jouer dans la clarification des propos de chacun·e et/ou l'apaisement des tensions.

©Les nouveaux travailleurs – Liste des besoins inspirée de cette charte

🐚 kit cnv à emporter chez soi

CNV est l’acronyme de « communication non violente ». Ce mode de communication a été théorisé par Marshall Rosenberg dans les années soixante dix. Elle permet 1/ d’arriver à (mieux) identifier nos émotions & besoins 2/ de les exprimer clairement, tout en cultivant l’écoute active des besoins de ses interlocuteur·rices.

De fait, lorsqu’on s’exprime, notre message peut être brouillé par plusieurs éléments comme : notre perception individuelle du réel et/ou notre jugement personnel d’une situation donnée. La CNV permet de remettre les pendules de la piscine à l’heure et remettre les émotions au centre de nos échanges. Elle se déroule en 4 étapes que je t’explique ci-dessous 👇

  1. Énoncer les faits :

Dans un premier temps, tu peux décrire la situation de la manière la plus neutre possible pour poser le contexte à ton entourage. Le plus difficile ici est d'arriver à t’exprimer de manière objective. Pour t’aider, tu peux préparer ton échange à l'écrit

  1. Nommer ses émotions :

La deuxième phase consiste ensuite à mettre des mots sur les émotions que tu as ressenti face à la situation donnée. Attention à ne pas formuler une phrase réprobatrice mais bien à nommer ce que tu ressens. Voici une liste pour t’aider à mettre des mots sur tes (é)mot(ion)s trouvée sur le site du centre de la cnv.

  1. Identifier ses besoins :

Une fois les conséquences nommées (tes émotions), le moment est venu d'exprimer le besoin non comblé dans la situation donné. Petit tip : les émotions positives signifient en général que tes besoins sont respectés/remplis et inversement.

  1. Exprimer sa demande :

Enfin, exprime clairement tes besoins à ton entourage de manière positive. Ici, l’objectif est que tu arrives à formuler ce que tu aimerais avoir. Garde en tête que, si tu es responsable de la manière dont tu exprimes les choses, tu ne peux contrôler la manière dont tes interlocuteur·rices les recoivent. Il se peut qu’iels ne soient pas en mesure d’y répondre dans l’immédiat (cf. la courbe du changement que l’on évoquait plus haut☝️), dans ce cas, à toi de leur/te laisser du temps pour qu’iels digèrent les choses

🍛 Un exemple maybe ?

(1 : Énoncer les faits) Lorsque vous rejetez mes questionnements sans écouter les raisons qui auraient pu mener à ce changement de trajectoire, (1 : Nommer ses émotions) cela m’attriste / me met en colère.

(Étape 3 : Identifier ses besoins) Je considère qu’un parcours professionnel est individuel et j’aimerais donc pouvoir effectuer mes choix sans avoir à me conformer aux projections que vous aviez de moi.

(Étape 4 : exprimer sa demande) Aujourd’hui j’aurais besoin de soutien et d’écoute afin de me sentir serein·e pour aborder la suite de mon parcours


🛠 quelques ressources pour aller plus loin

👉Le dernier épisode du Ploufcast🏊‍♀️ – disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Julie Guertin nous y parle de sa relation à l’orientation en tant que parent accompagnant de jeunes adultes dans leur réflexion professionnelle.

👉 L’édition de la Ploufletter sur l’immigration où l’on parlait du poids de l’héritage socio-culturel que l’on recevait ainsi que de l’injonction à « réussir sa vie » pour soi et son club de nage

👉 L’épisode de Nouvelle École avec Kyan Khojandi où celui parle de l’importance de « laisser le temps au temps ». Certains processus ne peuvent être accélérés, et cela vaut autant pour soi que pour les autres

👉 Réussite scolaire, quel rôle pour les parents ? par France Culture qui explore le rôle parental dans l’orientation (avec un focus sur les carrières artistiques)

👉 La Culbute, le programme introspectif que l’on te propose pour guider ta réflexion et t’aider à faire le point sur ta trajectoire de nage


Ça t’a plu ? Fais passer le mot !

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À très vite pour un nouveau plongeon 🐋

Apolline

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