L'or sinon rien
Réussir, ce devoir
La Plouf-letter Our Millennials Today est un espace où l'on parle orientation et quête de sens sur fond de sociologie et mauvais jeux de mots. Athlète confirmé·e ou newbie en brassards, bienvenue 🎣
Tu verras, ici on évoque beaucoup le monde de la natation pour faire référence au fait de se lancer « dans le grand bain » à l’âge adulte. La piscine, c’est le monde – du travail le plus souvent. Le couloir de nage, c’est la voie que l’on choisit. Les différentes techniques de nages, les paliers que l’on passe. Enfin, les nageur·ses sur la planche ou dans le bassin, ce sont les personnes qui, comme toi et moi, sont en quête de sens. Si besoin, tu peux consulter ce lexique natatoire ! Bonne séance 🐋
🐟 Avant le plongeon
Coucou toi ! Comment se passe la reprise en eaux libres ? Avec ce soleil et ces températures, on s'imaginerait presque en bord de pacifique, non ? Petite recommandation de nageuse à nageur·se 👉 essaye d’effectuer tes sorties en début ou fin de journée, cela pourrait t'éviter quelques déconvenues.
Par ici le courant est fort mais l'endurance commence à être meilleure que les mois précédents – hallelujah. J'ai même le temps eu de passer à la piscine Molitor ce mois-ci (une séance fort sympathique dont tu retrouveras certains propos ici!)
Aujourd'hui on parle devoir de réussite, méritocratie et partage d'expérience. Cette édition fait suite au podcast Nous sommes la génération qui shifte où je recevais Chiguecky et Thu-An, co-fondatrices d’Origines TV. Échanger autour de leur parcours de nage et de leur média passeur d'histoires d'immigration a fait germer beaucoup d'interrogations. J'ai donc été à la rencontre d'autres nageur·ses partageant ce vécu pour approfondir le sujet ma foi fort intéressant !
Ce billet fait état de ces réflexions menées dans le bassin.
Fasten your bouée, we're about to take off 🏊♀️
👋 On recrute des nouveaux nageur·ses. Tu veux rejoindre la team ? c’est par ici👇
🦑 qui a le droit – de (se) raconter ?
le monopole du récit
« l'histoire appartient aux vainqueur·ses »
Dans l'ouvrage Génération surdiplômée. Les 20% qui transforment la France, Jean-Laurent Cassely et Monique Dagnaud parlent du rôle essentiel que jouent les élites dans les changements structurels. À l'image de la loi de Pareto, ce sont les 20% des étudiant·es les plus diplômé·es qui dessineraient le paysage économico-socio-culturel de demain.
Il en va de même pour la culture où seules certaines voix·es s'expriment dans le bassin : celles des élites. Les raisons en sont multiples :
Elles manient le langage à la perfection. Elles sont le mieux équipées pour partager leur expérience et leur vision de la société natatoire de la manière la plus galvanisante possible (l’uniforme palmes, masque et tuba de compétition tu connais)
Elles se sentent légitimes à porter leur voix·es dans l'espace public. Voir et/ou entendre les récits de personnes à la trajectoire de nage similaire rend la prise de parole facile
Elles possèdent les moyens de production (et financiers) nécessaires à la création et la diffusion de leur récit
Elles ont accès à un réseau (capital social) pour diffuser leur récit – auprès de leurs pairs
Cette « confiscation » de la parole narrative a donc longtemps subjectivé les catégories sociales inférieures au profit de celles dominantes. Ce manque de représentation a pu encourager une certaine reproduction sociale au sein de ces swimming teams manque d’exemples alternatifs.
de la subjectivité à l'agentivité
« Traductore traddutore »
Cette média·tisa·tion des récits d’une catégorie sociale par une autre questionne la diversité présente dans la piscine, sa représentation ainsi que l’authenticité des voix·es relayés.
La révolution numérique a démocratisé l'accès aux moyens de production, permettant l'émergence d'une foultitude de nouveaux·elles créateur·rices aux trajectoires de nage alternatives comme le nageur italien Khaby Lame. Cette (re)prise de pouvoir par l'action avait d'ailleurs fait l'objet d'une discussion à l'été du Podcast au Ground Countrol. Au cours de la séance, le duo des Ménestrel·le·s avait appelé les nageur·ses issu·es de minorités – raciales ou sociales – à s'emparer de ces nouveaux outils pour se raconter en leurs propres termes. Ceci pour éviter de se voir croqué·es par un·e énième journaliste ne partageant pas leur quotidien.
Passer par le podcast, la vidéo, la newsletter et autres moyens « pirates » seraient donc les moyens de mener cette « guérilla médiatique » en se réappropriant sa trajectoire de nage (en faisant un bon f🐋ck à la société).
Cette question de la représentation était le premier sujet abordé avec un·e des nageur·ses venu·es partager leur expérience ce mois-ci. Je te laisse en leur compagnie.
J'espère avoir su rester fidèle à leurs voix·es, merci encore pour tous ces échanges.
en bande homogénéisée, personne ne pense à la diversité
« Si on ne le fait pas, qui nous racontera ? » me lance Fred, « Aujourd'hui ce sont les médias qui nous montrent, mais qui se reconnaît dans ces images ? »
Nous sommes en mai, à Lyon. Il est 18h et l'évènement startup du jour s’achève. Les tables, quasi vides il y a quelques minutes, se remplissent à vue d'œil. Le bourdonnement des conversations remplace progressivement le faux silence des claviers. Un nageur de mon club de nage étudiant me rejoint et me présente son ami, Fred, vingtenaire, d'origine africaine. Celui-ci s’éclipse quelques minutes pour pitcher son projet auprès « d'un reuf » occupant une position stratégique dans une licorne de la healthtech française. Une fois sa mission accomplie, il nous revient tout sourire. « Faut être solidaire » ponctue-t-il, goguenard, avant d’ajouter « dans cet environnement, j’ai l’impression d’être entouré de clones ».
En un regard, je remarque la monochromie du milieu dans lequel nous nous trouvons. Il a raison. Toutes ces personnes qui se ressemblent, c'est intimidant – presque comme une photo Welcome To The Jungle.
La conversation continue et, au fur et à mesure, plusieurs similitudes apparaissent entre son discours et celui de Lina, Chiguecky, Thu-An ou encore Anne – que tu vas entendre dans cette édition.
🦀 « il y a certains métiers qui font que tu réussis ou pas dans la vie » thu-an
merci à ce bon vieux charlemagne
Dans les propos de Fred, on entend rapidement, en fond, l'envie de prendre sa revanche qui fait trop peu de place aux personnes de sa carnation même s’il « ne croit pas au racisme ». Pour lui, rêver, c’est se créer un futur « grand » sur le podium de la piscine, à l’inverse de celui que lui prédisaient certain·es de ses profs au lycée. In fine, la revanche dans le bassin s'est d'abord effectuée dans l'effort scolaire. Pour lui comme les autres, l'école représentait un tremplin pour changer de catégorie à la Fédération Française de Natation.
« J’avais intériorisé qu’il fallait que je m’échappe de ma condition sociale par l’école et la méritocratie. À chaque fois que j’étais avec des membres de ma famille ou même des ami·es on me disait « il faut que tu travailles bien à l’école, que tu t’en sortes » » Chiguecky – Au bord du bassin
Comme tous·tes les nageur·ses de la piscine Our Millennials Today, Lina a la vingtaine. Je la rencontre un dimanche matin sur zoom. Elle m’accueille en peignoir de repos dans sa chambre, thé en main, prête à me partager son histoire. Après avoir planté le décor, elle m’explique comment ses études l’ont aidée dans sa progression sociale
« J'ai grandi dans une famille d'origine marocaine dans un quartier à l'époque sensible du XXème arrondissement. C'était pas Sarcelles ou les Muraux mais c'était – à l'époque – un peu chaud. Sur le plan ethnique c'était super diversifié [...].
Ça a forgé l'image de ce qu'était la France et de ce à quoi devrait ressembler la société française. J'avais projeté l'image de mon tout petit quartier dans mon arrondissement à l'échelle de la société. En grandissant je me suis rendue compte qu'il y avait un sacré décalage entre les deux […].
Depuis enfant j'avais intériorisé le fait que l'école et le travail étaient super importants. C’étaient mes alliés. Je savais que l'école, c'était le salut. » Lina
Ce besoin de réussir – transmis par la famille – devient à la fois un but et effort collectif. L’objectif final : l'élévation sociale.
« Quand j’étais petite je voulais être médecin, pédiatre plus exactement. Et jusqu’à mes dix ans toute ma famille disait « elle va devenir la médecin de la famille ». J’ai eu cette injonction pendant très longtemps. Je pense qu’il y a aussi ce truc dans ma famille que pour réussir il faut être médecin, ingénieur, avocat etc. il y a certains métiers qui font que tu réussis ou pas dans la vie [..].
Moi je voulais être journaliste, on m’a dit de pas le faire parce que c’était pas viable » Thu-An – Au bord du bassin
« Je me souviens que quand j’étais petite jusqu’à bien adolescente, j’avais honte du métier de mes parents […]. J’étais toujours hyper mal à l’aise parce que mon père était dans le bâtiment et ma mère dans le ménage, […]. Je me disais que c’était socialement pas respecté, pas valorisant.
J’avais aussi une forme de pression familiale à réussir parce que de toutes les façons il fallait mieux faire que les parents. Et mieux que les parents c’était forcément en faisant de grandes études et être devenant avocat ou médecin » Chiguecky – Au bord du bassin
speedo et growth moula
Dans ces conditions, difficile de se soustraire au schéma de réussite familial pré-établi.
« La réussite dans ma famille est encore fortement liée à l’argent […] Bien sûr que mes enfants feront ce qui leur plaît, du moins je le leur souhaite. Moi, je veux constituer un matelas financier confortable. On est la génération entre deux » me glisse Auguste au cours de notre rencontre. Ce jeune diplômé, la vingtaine et consultant depuis peu exprime ainsi la dichotomie présente entre ses envies de nageur et les attentes de son club d'entraînement familial.
Dans l’émission Réussite scolaire, quel rôle pour les parents ? à France Culture, Louise Touret explore la manière dont on aborde cette idée selon notre milieu social. Il en ressort, entre autres, que les trajectoires de nage alternatives où réussite rime avec créativité et/ou épanouissement est l'apenage des CSP+. À l'inverse, les familles plus modestes auront tendance à la définir selon des critères plus tangibles comme le mentionnent les nageur·ses s'exprimant ici.
qui s’occupe des palmes ? de la combi ?
De même que les rôles diffèrent dans une équipe de relais, le rang de naissance dans une adelphie
définit les responsabilité avec lesquelles le·a nageur·se composera pendant sa trajectoire – (im)matérielle·s ou non.« Mon frère est allé vers sa passion, moi je n'y ai même pas pensé » Chiguecky – Au bord du bassin
Après avoir contracté un prêt étudiant pour payer sa scolarité en école de commerce qu'elle a récemment terminé, Anne paye désormais les frais de location de l'appartement de son frère dans la proche banlieue parisienne. Son salaire de jeune cadre lui permet ainsi de soulager ses parents d'un coût natatoire supplémentaire. Cette charge, Chiguecky et Thu-An en ont également parlé Au bord du bassin.
« Dans la génération des premiers enfants d’immigrés, je suis pas juste responsable de mon avenir, je suis responsable de sortir de la misère tous les miens […]. Tu ne peux pas juste gagner le SMIC […]. Ça met une pression quand même supplémentaire dans ton choix d’orientation. Tu sais que tu n’es pas responsable que de toi, mais de toute ta famille. » Chiguecky – Au bord du bassin
« Mon grand frère ne s’est pas posé la question de s’il pouvait faire un truc qu’il aimait. Il a juste fait ce qu’il devait faire et il m’a aidé à payer mes études […]. moi derrière j’ai pu me permettre un peu plus que lui de me poser la question « est-ce que j’aime ce que je fais ? Et si j’aime pas ce que je fais, est-ce qu’il y a un moyen de faire un truc que j’aime ? » Thu-An – Au bord du bassin
👉 Mais réussir financièrement est-il suffisant pour se tailler une place au sein du gratin natatoire ?
snack break 🐚
Ci-dessous un extrait de la plouf-letter sur le mérite où nous avions fait appel à un ami nageur (sociologue) pour parler capitaux👇
le capital au multiples facettes
« Je suis devenu blanc quand j'ai revendu ma boîte à Bernard Arnault. Quand je sors de chez moi le matin les visages me renvoient « c'est un bougnoule » »
On l’oublie souvent, mais les sociologues ont identifié trois types de capital.
Le capital économique qui repose essentiellement sur patrimoine financier (et donc le poste qui va avec puisqu’on a tendance à associer un titre à une fiche de paie)
Le capital social, soit notre réseau. Celui-ci est à la fois hérité de notre famille et cultivé via nos études ensuite – les écoles de commerce jouent beaucoup là-dessus
Le capital culturel, aka l’ensemble des connaissances (savoir-faire, savoir-être) acquises par un individu – souvent sanctionnées par un diplôme. Il englobe également nos habitudes culturelles, développées pendant notre enfance via l’éducation familiale
C’est l’addition de ces trois capitaux qui constituent un individu et son statut « final » selon Bourdieu.
Lorsque l’on parle mérite et réussite, on insiste généralement sur une des trois variables. Pour Radmane, c’était le capital économique qui primait sur les deux autres dans un premier temps.
snack break off 🐚
🦞 t’as noté le code du casier ?
En France il faut 6 générations pour passer d'un revenu faible à un revenu moyen, mais existe-t-il des statistiques similaires concernant le patrimoine socio-culturel ?
« Parfois j'ai l'impression de devoir prouver que je sais bien m'exprimer. Je galère et je surperforme alors qu'en face la personne va caler un terme élaboré que je ne connais pas et je me dis « ha ouais ok je vais devoir apprendre à bien l'utiliser » et c'est reparti pour un tour. Mes collègues ont l'impression que je parle peu mais c'est juste que j'ai peur de commettre un impair »
Cette citation pêchée en plein courant vient d’une discussion avec Victoire. Cette jeune cadre issue de la banlieue parisienne a gravi les échelons du podium grâce à ses études. Mais, comme tu peux le lire, cette ascension due aux institutions républicaines a occulté certains aspects, créant malgré tout un retard de chrono dans son développement d’athlète.
La réussite, comme le changement (total) de statut est insidieux. Il s’observe dans la manière d’enfiler sa combinaison, de s’exprimer, voire même de plonger ; les médailles ne suffisant pas à juger de la qualité d’un·e nageur·se. Cette complexité, certain·es l’ont étudiée, voire anticipé :
« Mes parents, leur investissement numéro un, c'est tout ce qui touchait à l'éducation [...]. Ils ont trouvé les ressources pour nous inscrire au conservatoire mes sœurs et moi. On est quatre dans la famille, mais pour eux c'était tellement important qu'on ne soit pas au contact avec la rue qu'ils déployaient vraiment tous les moyens pour qu'on ait une bonne éducation.
Je pense que l'apparence et le style entraient en jeu avec ça. Ma mère avait compris que c'était important qu'on présente bien […].
Je me suis sentie hyper seule. Je venais d'un quartier très populaire et j'ai toujours habité dans une cité. Pour moi c'était impossible d'aborder la question du lieu de vie, de mon lieu d'habitation. C'était un truc tabou, fallait pas que j'en parle.
Je me disais toujours "il ne faut que personne ne sache où t'habites, ne découvre d'où tu viens. Ma couverture serait grillée » Lina
Dans ces propos, on comprend que craquer le code des élites devient presque un marathon à temps plein. Marathon au cours duquel l’aspirant·e adhérent·e au club se doit de superformer son rôle sans cesse …au risque de se faire évincer du cercle.
💡il est venu le temps de l'étymo
Ici on ne laisse personne sur le bord du bassin, et encore moins le moment étymo
Mérite tire ses racines du verbe mereo qui signifie « gagner, mériter ». Fun fact, le verbe possède une version passive, mereor.
Donc, à l'inverse du respect, le mérite ne se prend pas, il se demande/donne. Les actions d'un·e individu·e n'auront de valeur que celle que ses pairs voudront bien lui donner.
Dans son témoignage Lina a ainsi évoqué l'aspect essentiel que joue le regard extérieur sur l'intégration.
Poussé à l'extrême, le droit de regard sur le mérite se matérialise dans le système de notation sociale. Cette organisation panoptique
rend les évolutions sociales dans la piscine d'autant plus difficiles d'accès puisque chacun·e défend sa position tuba et gants de plongée.
✋ montrer palme blanche
accepter l'entre-deux
Être transfuge de classe, c'est évoluer entre deux eaux, sortir des lignes de nage connues pour – essayer – d'en intégrer de nouvelles. Mais entrer dans le club fermé des 20% dont je parlais précedemment, encore faut-il cocher toutes les cases.
Parfois, comme le mentionne Chiguecky Au bord du bassin, la rencontre entre les deux mondes natatoires est vécu comme un choc. Elle commence par me parler de son expérience postbac, avant d'évoquer l'homogénéité oppressante de l'école de commerce
« La prépa c'est la première fois qu'on me renvoyait à ma condition de banlieusarde […]. On m'a fait comprendre que c'était une tare de venir de banlieue » « J'avais fait exprès de pas passer des parisiennes et je pensais naïvement qu'à Lyon il y aurait une mixité » Chiguecky
Thu-An quant à elle me rappelle qu'être issu·e « de la diversité » signifie aussi devoir se confronter à certains clichés dont tu n'avais pas conscience.
Tu passes ta vie dans un endroit et tu te dis "c'est normal" et t'arrives dans un milieu et on te renvoie à’ ce truc de "ha parce que tu viens de banlieue". Moi on m'a déjà demandé "t'es sûre t'as assez d'argent pour sortir ?" alors que t'en sais rien » Thu-An – Au bord du bassin
Et, une fois les portes du nouveau club de nage passées, une certaine solitude peut émerger.
« Quand je débarque à un évènement ou dans une soirée organisée par les gens que je connais j'aime bien faire cet exercice où je regarde autour de la salle pour voir qui est différent. C'est assez drôle parce qu'il y a plein de soirées où [soupir] j'étais tout·e seul·e. Quand t'es deux je t'en parle même pas » Lina
👀 So what ?
Une fois le podium atteint, comment (re)définit-on la réussite ? Pour les nageur·ses du jour la réponse est sans équivoque : par le partage. L’objectif ? Transmettre on expérience, partager des récits inspirants, et outiller les prochaines générations de nageur·ses à évoluer dans la piscine.
Bref, la jouer collectif pour (re)prendre le pouvoir sur sa trajectoire de nage.
Pour Maboula Soumahoro, professeure et écrivaine, réussir est une manière de visibiliser sa population. Pour elle, le simple fait de donner à voir aux jeunes espoirs du bassin que l’on peut être une femme noire professeure d’université normalise un statut inaccessible à son époque.
Mais pour les autres, c’est s’emparer de l’espace natatoire médiatique qui permet d’effectuer cette passation.
« Je ressens un besoin de transmission. Moi ma réussite personnelle elle est beaucoup plus tournée vers ça, construire une famille, que ce que je fais dans la vie et la stabilité […]. Ce qu'on fait avec origines c'est passer le mot mais ça va dans les deux sens pour transmettre nos histoires et nos expériences dans ce monde » Thu-An, Au bord du bassin
« Je me disais que quand je serai prête, « il faudra que j'en fasse un truc, de ce cheminement »» Lina
« Si on ne le fait pas, qui nous racontera ? » me lance Fred, « Aujourd'hui ce sont les médias qui nous montrent, mais qui se reconnaît dans ces images ? Plus jeune j’avais créé un média pour raconter nos vies »
Et pour nous, nageur·ses allié·es, relayons ces récits d’entraînement, de victoire et d’avancées. Ouvrons nos lignes de nage à d’autres visions !
🛠 Quelques ressources avant de se quitter
👉 Le dernier épisode de Plouf🏊♀️ qui s’interroge sur la diversité des parcours érigés comme modèles dans l’orientation. Pour l’occasion, j’y reçois Armand, Lifeguard œuvrant dans la piscine Tu feras quoi plus tard ? après avoir exercé dans celle Diversidays
👉 Avec le travail de Jennifer Padjemi autour de la représentation. Vous pouvez la retrouver sur son podcast Miroir Miroir produit par Binge Audio ou lire son ouvrage Féminismes et pop culture
👉 En écoutant le podcast L’escalier de Lamia ou encore celui Started from the banlieue de Beaux parleurs. Tous les deux donnent la parole à des nageur·ses au parcours singulier pour inspirer celleux en quête de modèles plus divers
👉 Comment parler diversité et histoires d’immigration sans recommander la websérie et les articles Origines TV ? Avec leur média Chiguecky et Thu-An relaient les voix·es de nageur·ses dont elles partagent l’histoire.
👉 Avec le podcast Kiffe ta race de Grace Ly et Rokhaya Diallo produit par Binge Audio qui interroge la société sous le prisme racial
Ça t’a plu ? Fais passer le mot !
Tu veux jaser sur ton parcours pro / ton vécu en études ? Rendez-vous sur Linkedin, insta ou via mail (hello@thewhy.xyz)
Tu as un peu de temps pour me faire un retour sur cette édition et/ou un outil à me partager ? PLEASE DO, pour la prise de contact c’est au-dessus ☝️
À très vite pour un nouveau plongeon 🐋
Apolline
Tu peux aussi nous retrouver sur instagram : https://www.instagram.com/ourmillennialstoday/
Proverbe italien qui signifie « le·a traducteur·rice est un·e traître·sse »
Terme épicène désignant des personnes issues d’un même lignage (source : Contrepoint - Adelphie par Pierre Grelley, Cairn, 2012)
Si tu as eu courant de telles statistiques envoie moi un mail parce que ça m’intéresse grandement !